Condenser une journée entière de conférences dans un document A4 (par exemple) et sous une forme graphique ? C’est le pari de la synthèse visuelle a posteriori, une des applications de la facilitation graphique. Une semaine après avoir scribé en « live » la conférence co-organisée par Kontnü et le master HuMan le vendredi 18 janvier à La Défense, j’ai réalisé une synthèse visuelle de l’intégralité de la journée dont le résultat est ci-dessus. Quelle est l’utilité de cette pratique ?
Qu’est-ce qu’une synthèse visuelle réalisée a posteriori ?
La synthèse visuelle réalisée a posteriori est un outil de restitution. L’idée est de créer un compte rendu visuel d’une journée de conférences et d’échanges. Comme je n’avais pas pu scriber l’intégralité des interventions mais que je les ai écoutées en prenant des notes, il était important pour moi de laisser une trace de la totalité de cette journée.
J’ai réalisé cette synthèse seule mais cet exercice peut également se faire sous une forme collaborative.
Quelle différence avec le scribing de conférence ?
Le scribing est un témoignage de la journée à chaud, sur l’instant, je capte les mots-clés, les expressions marquantes, les moments importants et les informations phares. Mais dans le flow, j’apprécie également de capter des éléments de détail, des petites blagues, des anecdotes du discours qui permettent de créer un témoignage graphique vivant et humain. D’une certaine manière, ce travail permet également de traduire la dynamique d’une intervention : si un intervenant a un débit de paroles important ou au contraire s’il prend son temps, s’il est très sérieux ou s’il fait beaucoup de blagues, si son discours est très structuré ou plus..organique… tous ces éléments plus intangibles apparaitront sur la prise de notes en temps réel.
La synthèse visuelle réalisée a posteriori est également un témoignage de la journée mais qui est, lui, produit en asynchrone. Ici, j’ai pris le parti de traduire visuellement la globalité de la journée, mais j’aurais pu faire une synthèse intervention par intervention, ou encore les grouper par thématiques. L’intérêt ici est d’apporter mon regard extérieur sur la journée et donc d’offrir une vue d’ensemble des messages essentiels délivrés. J’ai donc réfléchi à une structure permettant de résumer les points phares de la journée et c’est ainsi que je suis arrivée à la métaphore de la floraison. Enfin, si la synthèse visuelle réalisée tranquillement chez moi est plus structurée, moins tâtonnante, elle possède toujours cet aspect artisanal que j’affectionne.
Qu’est-ce que la synthèse visuelle réalisée a posteriori apporte en plus ?
Avec ces deux pratiques, on raconte deux histoires différentes. L’une à chaud traduit le déroulement de chaque intervention, l’autre raconte ce que je retiens comme essentiel, ce que ça m’a apporté, ce sur quoi j’ai éventuellement cheminé entre temps.
Le scribing et la synthèse visuelle a posteriori ne servent donc pas les mêmes objectifs et sont pour moi tout à fait complémentaires. Le scribing a indiscutablement une fonction d’animation de l’évènement (même s’il ne faut pas le limiter à cet effet wahou), la synthèse visuelle a posteriori est vraiment un outil de communication qui parlera à tous, participants ou non à la conférence.
Ces deux approches me permettent néanmoins d’être le témoin sensible d’un événement, de réaliser pour vous un document de restitution visuel et personnel. La facilitation graphique est un outil formidable pour amener le partage d’idées à un niveau différent, plus engageant, plus impliquant, plus personnel et donc plus touchant.
Merci beaucoup pour cet éclairage !
Le sketchnote est-il bien le résultat d’une séance de scribing et/ou d’une synthèse visuelle à postériori ?
Bonjour Laurent et merci pour ce commentaire. Le scribing est matérialisation graphique en direct et sur grand format tandis que le sketchnoting est une prise de notes sur petit format. C’est vrai que cette pratique renferme elle-aussi son jargon, parfois difficile à suivre ! J’espère que ma réponse vous éclairera !